Un personnage
pour le moins pittoresque



En 1873, Henri-Philippe ADAN ( Bruxelles, 1802 ~ Ixelles, 1891 ) publie Microscope - Coup d'œil discret sur le monde invisible. Le livre compte 301 pages et 24 planches hors texte.
Si certains des 31 chapitres s'intitulent La mouche domestique, Les stigmates, Les poils des insectes, Les puces et leurs variétés, Les myriapodes, Les vibrioniens, Les volvociens, Les diatomées, Les desmidiées, Les végétaux, Aspect des cellules isolées,... d'autres ont pour titres :  Souvenir de Virgile [ où il est question, entre autres, de la « langue » de l'abeille, des antennes des papillons, des yeux à facettes ], Rêve de locomotion aérienne [ ailes et élytres ], Souvenir des femmes savantes [ pattes des insectes et araignées ], Découverte dramatique d'un scorpionide [ ! ], Souvenir de Don Quichotte [ infusoires, microscope solaire ], Tristesse et découragement [ vorticelles, rotifères, tardigrades ], Le dimanche des rameaux [ buis et poils d'ortie ]... Que d'états d'âme !


En 1849, fort de ses études de droit, ce Monsieur Adan avait été nommé au ministère des finances, directeur général des contributions directes, douanes et accises. Il fut admis à la retraite en 1876.
Par ailleurs, il s'intéressait au folklore et aux sciences naturelles, particulièrement à la microscopie qu'il pratiquait assidument.


Henri vAN HEURCK botaniste, diatomiste de renommée internationale dont l'apport fait encore autorité connaissait bien Adan. Les deux hommes étaient lés d'amitié et se vouaient une estime réciproque. Probablement van Heurck a-t-il pu compter sur l'aide du haut fonctionnaire pour faciliter l’importation d'Angleterre de ses cabinets en acajou. Et peut-être Adan a-t-il rendu d’autres services à van Heurck, tant pour des transactions internationales... que comme micrographe averti, tout amateur qu'il fût. Car Adan, de 36 ans l’aîné de van Heurck, pouvait faire bénéficier celui-ci de sa longue expérience. Par la suite, toutefois, Adan rendit hommage au savoir de l'homme de science qui l'avait dépassé. Au décès de son ami, van Heurck récupéra de lui quelque 2000 préparations.

S'ils partageaient leur passion pour la microscopie, les deux hommes avaient des approches philosophiques opposées. Autant van Heurck était un esprit ouvert, côtoyant aussi bien les croyants que les libres-penseurs, et menait ses recherches scientifiques avec rigueur et impartialité, autant Adan ne se détachait pas de ses convictions dogmatiques. Ses innombrables observations ne l'empêchèrent pas de s'opposer catégoriquement aux théories de Darwin et Pasteur, et les merveilles de la nature qu'il décrivit, c'est à l'œuvre du « créateur » qu'il les attribuait souvent.

Malgré quoi van Heurk ne cessa d'exprimer sa considération pour le travail de son ami et de le recommander dans ses propres publications : « Cet ouvrage destiné à l’aspirant micrographe comme au simple curieux est le plus
intéressant et le mieux fait de tous les travaux de vulgarisation... »

En 1878, l'ouvrage original d'Adan fut remanié et étendu sous un nouvel intitulé, puis réédité à plusieurs reprises  :



Or en ces temps s'annonçait une révolution :

bien avant l'historique brevet de la lampe d'Edison en 1880,
des chercheurs avaient démontré la possibilité de produire de la lumière
en exploitant l'énergie électrique.

Pour évoquer le progrès que peut constituer cette technique appliquée à la microscopie,
Adan rédigea un étonnant passage inspiré... du mythe de Faust !

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