Si, exténué par l'angoisse qui est l'atmosphère des grandes villes, nous cachons un instant notre tristesse dans un musée d'histoire naturelle,
une impression de dégradation pénible d'abord nous saisit. Mais, si nous avons le loisir d'y méditer, bientôt les débris et les reliques s'animent,
reprennent à nos yeux l'aspect des symboles de la constance. Dans les salles de reconstitutions antiques, nous passons sur les routes
qui mènent vers d'effrayants prolongements dans les temps. Parfois nous parvenons à y faire revivre un âge qui ne doit pas tout à notre inspiration.
La vision n'en sera pas moins prodigieuse que celle qui nous atterra de surprise quand, pour la première fois, nous nous penchâmes sur le monde d'une préparation microscopique.
Le recul dans l'espace, ici ; dans le temps, là.
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