En 1945, les installations Zeiss sont en partie détruites.
À l'instigation des Américains, des membres de la direction ainsi que du personnel scientifique de Jena sont déplacés vers Stuttgart,
tandis que l'URSS transfère vers Kiev une partie des machines et du personnel situés à Dresde.
En 1946, une nouvelle société Carl Zeiss est créée à Oberkochen [ ± 80 km de Stuttgart ].
L'usine restée à l'Est est nationalisée en 1948 et devient Zeiss Jena. Du fait de l'établissement, en 1949, des RFA et RDA
[ République fédérale et République démocratique d'Allemagne ], les usines resteront séparées jusqu'à leur réunification en 1991,
celle-ci étant bien sûr liée au processus de réunification nationale consécutif à l'effondrement du mur de Berlin.
Des deux côtés, la production de microscopes évolue sur des bases repensées.
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De nouvelles normes sont adoptées pour l'optique : la "longueur de tube" de 160 mm est conservée,
de même que la monture RMS des objectifs mais à l'avenir, ceux-ci seront plus longs [ compensés à 45 mm au lieu de 33,6 ],
permettant des associations de lentilles plus complexes donc des corrections plus poussées.
Et une génération de statifs améliorés au point de vue ergonomique voit le jour.
À l'Ouest, c'est la famille des "Standard" – plutôt galbés – qui démarre à Göttingen, sous la marque Zeiss Winkel,
avec le type "GF" dès 1948 et les "Junior" en '52.
Le premier "FoMi" [ microscope dans le statif duquel est intégré un dispositif photographique 24x36 automatisé ] apparaît en 1955, à Oberkochen.
Dorénavant, toute la production sera marquée Carl Zeiss.
Tandis qu'à l'Est, ce sera – un peu plus tardivement, sauf erreur de ma part – la lignée des "-val", au dessin plus anguleux [ Eduval, Laboval, Ergaval, Vertival, Amplival, Jenaval,... ].
Dans le même temps, en URSS,
la production d'instruments se poursuit conformément aux schémas Zeiss anciens. L'entreprise, nationalisée en
1919, s'appelle LOMO [ Leningrad optique mécanique groupe ] depuis 1962.
Là, l'esthétique des statifs va bientôt s'approcher de celle de Zeiss Jena
; par contre, les objectifs en version courte seront conservés au cours de plusieurs décennies.
On peut aujourd'hui mettre côte à côte deux microscopes quasi identiques, un ancien Zeiss
"L" et un Lomo plus récent.
N'y aurait-il les gravures en cyrillique, il serait même bien difficile de distinguer extérieurement les objectifs de l'une et l'autre provenance.
À l'usage, on constate que la finition mécanique est devenue plus grossière chez Lomo. Les graisses utilisées ont tendance à se figer avec le temps.
Quant à la qualité optique, qui se voulait du plus haut niveau chez Carl Zeiss Jena,
elle peut être égale... mais s'avère très variable à la sortie de l'usine russe.
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