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Du 22 septembre au 23 décembre 2017, dans la salle Allende / ULB, campus du Solbosch :
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Visite virtuelle 360° :
https://www.ulb.be/fr/culture/expositions-ulb-culture [ Trouver l'expo' dans la liste et cliquer sur le lien... ] ![]() |
En février 1880, Émile Zola publiait dans le Voltaire, le dernier chapitre de Nana. Ce roman social se termine par la mort de l'héroïne, victime de la « petite vérole » alors que l'ensemble de l'œuvre porte à croire qu'il s'agit de la grande vérole, la syphilis :
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![]() Fritz Schaudinn |
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Cette bactérie Gram nég. spiralée est longue, selon les sources, de 5~8 µm à 15~20 µm. Son diamètre mesure 2 µm, voire moins. Pareille étroitesse, à la limite du pouvoir de résolution d'un microscope optique, complique la détection de Treponema pallidum. D'autant que cette bactérie s'est révélée difficile à colorer, réagissant très faiblement à la méthode de Gram, par exemple, et guère mieux au variantes du Giemsa. D'où le "pâle" de "tréponème pâle". [ Le radical trépo-, du grec ancien, signifie tourner. ] La coloration argentique donne depuis longtemps d'assez bons résultats et plus tard, l'immunofluorescence est venue enrichir les possibilités d'analyse au microscope. Mais ce qui, bien vite, a marqué les esprits, c'est l'observation en "fond noir" de la bactérie vivante car Treponema pallidum est très mobile et ses déplacements dus à un mouvement hélicoïdal sont caractéristiques. ![]() Le microscope utilisé par Erich Hoffmann [ 4e portrait, en haut de cette page ] est manifestement un "Stativ I" de Carl Zeiss Jena, probablement un "Ib". ![]() Là, sur la photo, il ne me paraît pas équipé d'un condenseur pour le fond noir. |
Avant la découverte de la pénicilline, la recherche d'un remède à la syphilis et ses terribles effets connut divers rebondissements.
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![]() Est-ce un retour à l'original ?... |
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Pour faire court ici, car c'est en fait de tout petit un monde qu'il s'agit... héritière de la camera obscura, la « lanterne magique » [ « lanterne de peur » à l'origine ] existe depuis le XVIIe siècle. Au fil du temps, elle s'est perfectionnée, tant au point de vue optique qu'en ce qui concerne la source de lumière ; par ailleurs, d'ingénieux systèmes ont été inventés pour créer des images animées. On peut considérer que les microscopes solaires, misant eux aussi sur la fantasmagorie mais également vecteurs d'instruction, sont une variante de la lanterne magique. Au XIXe siècle, celle-ci a connu une nouvelle jeunesse avec l'invention de la photographie et s'est rapidement révélée un support didactique de choix : des sociétés ont acquis la renommée en fabriquant des appareils de projection performants ainsi qu'en proposant des catalogues pléthoriques de diapositives sur les sujets les plus divers. [ Dans le même temps, les stéréoscopes permettaient de visionner des paires de diapositives avec un impressionnant effet tridimentionnel. ] De remarquables collections sont notamment conservées aux archives de l'ULB. / / / La production d'une même image en grande quantité pour sa commercialisation, était réalisée par la technique du contretype... \ \ \ Mais en 1925, le Leica arrive sur le marché. C'est le premier appareil photo "petit format" [ 35 mm ], inventé une dizaine d'années plus tôt par Oskar Barnak qui travaillait chez Leitz, firme réputée pour ses microscopes. Cela marque le début d'une nouvelle ère de la photographie, si bien que dès après la seconde guerre mondiale, les grandes diapositives, encombrantes lourdes et fragiles avec leurs deux plaques de verre, sont reléguées au rang d'antiquités. Déclinés sous d'innombranles variantes, les appareils "24x36" envahissent les cinq continents, satisfaisant les amateurs, dilettantes ou passionnés, comme les professionnels sur le terrain. La projection de diapositives en couleurs atteint son apogée avec des "slide shows" spectaculaires, obtenus à l'aide de multiples projecteurs s'allumant et s'éteignant selon une programmation informatisée. Et la 3D est au rendez-vous sur l'écran grâce à la polarisation. Or tout cela est déjà révolu. Les effets obtenus lors de telles projections paraissent bien désuets à côté de ce que permettent les actuels appareils photo numériques, les logiciels de traitement d'image et les vidéoprojecteurs. La poésie qui se dégage de vieilles diapositives pour lanterne magique en noir et blanc n'en est que plus émouvante. Si les thèmes étaient variés, la microscopie n'a pas fait exception. Malgré leur ancienneté, certaines images frappent par leur qualité technique, leur beauté, l'importance de ce qu'elles montrent... ou l'ignorance manifeste de cette importance.
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