Arts  &
microscopie



Les mondes révélés par l'observation au microscope n'ont pas manqué d'inspirer de nombreux artistes...


En introduction à ce qui suit, remarquons anecdotiquement ceci :

paru en 1869*, La chambre noire et le microscope – Photomicrographie pratique de Jules Girard [ éd. F. Savy ], est un ouvrage de vulgarisation. Court, toutefois bien complet. Surtout technique comme son intitulé l'annonce.
L'auteur y place la photomicrographie au service des sciences, principalement la biologie, et leur enseignement... notamment par projection à l'aide la "lanterne magique" avec lumière oxhydrique.  ;o)
Dans son historique, il écrit : « La première application retentissante de la photographie à la micrographie eut lieu en France en 1840. [...] En 1841 et pendant les années suivantes, M. Richard Hodgson, le Rév. Read, M. Kingsley, s'occupèrent activement de cet art nouveau. » Sans doute le mot "art" est-il employé là au sens d'une pratique artisanale qui requiert du savoir-faire.
Mais plus loin, dans un chapitre consacré à la polarisation, on lit « Il est à remarquer que la polarisation, qui produit de si brillants effets de coloration dans les sujets microscopiques, n'est, considérée en général, que d'une faible utilité scientifique. [...] Jusqu'ici la photographie est impuissante à fixer les couleurs; en conséquence les effets de polarisation, si jolis lorsqu'ils sont projetés sur l'écran ou le verre dépoli, se traduisent tristement par des teintes plus ou moins foncées suivant l'activité chimique des couleurs; ces riches tons, qui provoquent l'admiration, ne sont sur l'épreuve que d'affreux noirs désagréables. »
La dimension artistique de la photomicrographie n'est donc pas ignorée.


(*) La deuxième édition, revue et augmentée en 1870, ne manque pas d'intérêt...
Et à la fin du livre se trouve un catalogue des éditions Savy dans lequel figure "Histoire de LA CRÉATION, exposé scientifique des phases de développement du globe terrestre et de ses habitants - Par H. Burmeister - Directeur du musée de Buénos-Ayres - Édition française, traduite de l'allemand d'après la huitième édition - Par E. Maupas - Revue par le professeur Giebel"...  Tout un programme !
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Ainsi, indépendamment de l'intérêt scientifique que peuvent représenter les choses observées,
la photomicrographie en soi est bien vite apparue comme un moyen d'expression artistique.




                

Au cours de sa carrière, la photographe Laure Albin Guillot ( 1879~1962 ) connut la notoriété. Par la suite, son œuvre se voila d'un relatif oubli. Ses portraits, ses nus, ses paysages et natures mortes étaient appréciés autant que ses illustrations de livres et ses compositions destinées à la publicité. Or son époux, homme de sciences, était spécialiste en préparations microscopiques... qu'elle photographiait pour lui. Il mourut en 1929 et en 1931, Laure Albin Guillot publia
Micrographie décorative chez Draeger. Hommage sans doute mais par la même occasion, un petit chef-d'œuvre. La photographe voyait, dans les sujets qu'elle présenta, de possibles motifs décoratifs. D'où l'intitulé du recueil.
Laure Albin Guillot utilisait le mot micrographies pour désigner ses photomicrographies.


            
                          Diatomées                                                          Coupe dans un bourgeon de frêne