Les noms d'objectifs photographiques,
quel... baz-ar


Quelques considérations générales sur l'optique et son histoire...
en commençant par une petite badinerie non dénuée de sens.
[ Sinon, pour aller droit au but :  ]

Donner un nom à un objectif, c'est parfois tout un -ar.
Un art qui a aussi, semble-t-il, ses modes...
         En tout cas, beaucoup de fabricants,
         dont les plus grands, en ont suivi une.


Voigtländer / Cosina, Macro Apo-Lanthar 65 mm F2, 2016


Comme Voigtländer,
Angénieux,
Asahi, Foca, Kern, Kilfitt, Kodak, Konica, Leitz, Lomo, Novoflex, Rodenstock, Schacht, Schneider, Zeiss,
pour ne citer que ceux-là, ont accouché d'enfants aux noms diversement poétiques.
Notamment, par ordre alphabétique :



Agnar, Alfitar Alinar, Amar, Anastar,
Anticomar, Apotar et Aviar,
Caviar ?  :o/
Biotar
Ciné-Raptar, Componar, Cosmicar, Culminar,

Dogmar, Dominar,
Ektar
et Elmar, Ernostar, Eurinar,
Glaukar, Héliar, Hélomar, Hexar,
Industar, Isconar...  Kinostar,
Méritar, Mikar, Miroplar
et Mirotar, Mutar,
Nettar, Noflexar, Oplar,
Pancolar, Planar et Primotar,
Radionar, Rogonar,

Serenar, Sironar, Skopar, Solinar
et Sonnar, Summitar, Switar, Symmar,
Takumar, Tessar, Travegar, Triotar,
Thambar et Telefogar.
Trafalgar ?  Swift ou Watson aurait dû y penser !
  Ou alors Gibraltar...
Et Omar [ Sharif ] revient sur la pointe des pieds.

Il y a aussi
Xénar et Xénotar, Ysar et Yvar,
Zoomar

Vous en voulez encore ?  Pas de panique !  Il en reste davantage qu'on imagine.
Ce n'est, paraît-il, pas admis au Scrabble. Dommage. Un Hypergonar judicieusement placé, ça pourrait déjà bien rapporter...

La terminaison -on est aussi abondamment représentée. Sans compter d'autres noms de familles*, nombreux et variés.
Dans la 5e édition de L'objectif photographique de Robert Andréani, publié par Photo-Revue en 1971, le « répertoire des objectifs par noms caractéristiques » compte plus de 350 entrées.
*  Et c'est bien de familles d'objectifs qu'il s'agit la plupart du temps [ incluant, sous une même dénomination, différentes longueurs focales et/ou d'autres variantes ].

Q-Gigantar  [ à venir ]


Ceci donne indirectement une idée de l'incroyable développement de l'optique au cours de deux siècles passés.

Le génie des inventeurs se concrétisait en de fastidieuses séries de calculs compliqués :  il en coulait de l'encre pour aligner les formules !  Et les règles à calculer glissaient bon train... avant que le savoir-faire des maîtres verriers, polisseurs de lentilles, tourneurs et ajusteurs prenne le relai.

Dans l'ouvrage cité cité ci-dessus, les objectifs à focale variable sont relativement peu nombreux. Pour cause :  leur conception a longtemps tenu du casse-tête.


Caricaturant un peu, disons qu'en théorie, un système de lentilles de focale fixe n'est le meilleur qu'à une ouverture donnée et pour une distance de travail précise.
Or disposer d'une plage de mise au point est nécessaire dans la plupart des cas, tandis qu'une gamme d'ouvertures est bien utile. "Assouplir" chacun de ces paramètres en conservant une qualité d'image suffisante constitue une difficulté que les opticiens, pas à pas, ont réussi à bien surmonter. Voilà longtemps qu'il est commun de pouvoir régler la distance entre l'infini et quelques dizaines de centimètres, ainsi que faire varier de façon considérable la quantité de lumière admise, avec des conséquences diverses.
Mais ajouter à ces avantages la possibilité de faire varier la focale du système relevait de l'impossible. Jusqu'à...
Jusqu'à ce que l'informatique et les progrès technologiques récents révolutionnent le calcul et la fabrication des objectifs. C'est une évidence.

Dans le domaine de la microscopie...