Qui sont les réfugiés peints par Tamara de Lempicka ? Fuient-ils la guerre d'Espagne ?
D'aucuns le pensent... Mais alors, situer l'œuvre en 1931 [ information sur site de référence consacré à l'artiste ] n'a pas de sens.
Selon d'autres sources, la peinture daterait de 1937 ; son thème fait l'objet d'interprétations diverses. Peu importe, au fond,
qui sont les malheureux, d'où ils viennent. Ce qui ne trompe pas, c'est l'évidente détresse.
Au début de la seconde guerre mondiale, des Belges, des Hollandais, des Luxembourgeois, des Français du Nord, pris de terreur,
se sont jetés sur les routes en d'interminables et dramatiques cortèges, pour échapper à l'envahisseur.
« Huit à neuf millions de réfugiés civils sur le sol français en mai-juin 1940, 10 000 personnes tuées par les bombes
et les mitraillages des avions allemands, 90 000 enfants perdus recensés par la Croix-Rouge internationale : la grande peur collective du peuple
français fut un événement cauchemardesque que le terme biblique d' "exode" servit à qualifier. L'exode a blessé et tué sans distinction,
il a frappé des villes et des villages et fait exploser des familles ; il a touché les personnes au plus profond d'elles-mêmes ;
il a traumatisé et humilié des millions de Français qui voulurent l'oublier. L'exode fait partie des plaies mal cicatrisées de notre mémoire nationale. »
[ Joël Drogland, à propos de la parution de L’Exode, un drame oublié. de Éric Alary, éd. Perrin, 2010. ]
« L’ "exode" de 1940 lui-même rappelait la fuite de 1914.
Une même génération connut à deux reprises le même bégaiement de l’histoire. Par deux fois, des civils fuirent devant l’invasion allemande.
[...] En 1914 comme en 1940, comme aujourd’hui, l’exode est improvisé, soudain, chaotique... »
[ Didier Delafontaine, RTBF Info, 28/09/2015 ]
Et tant d'autres au cours de l'Histoire, aux quatre coins du monde... perdus dans l'oubli.
L'Europe, maintenant, se déchire parce que des gens désemparés arrivent, fuyant un drame qui se joue au Proche Orient.
Pourquoi tout cela ? Pendant combien de temps encore ? The answer is blowin' in the wind, chantait Bob Dylan, en 1963. > autre version <
|