Art

&

microscopie


Les mondes révélés par l'observation au microscope n'ont pas manqué d'inspirer de nombreux artistes...


Une introduction à ce qui suit se trouve dans la page consacrée à Laure Albin Guillot.

La photomicrographie en soi est aussi apparue comme un outil au service de l'expression artistique.


Dans les années '80, j'ai eu le bonheur de faire connaissance avec Stephen Sack. Notre rencontre était liée à un projet artistique dans lequel il se lançait, qu'il a mené à bien... et qui, depuis, n'a jamais cessé de me fasciner.

Né aux USA en 1955, Stephen Sack, à la fin de ses études en Arts, économie et histoire, vient en Europe étudier l'Union. Il s'installe alors à Bruxelles et se tourne vers la photographie qu'il étudie au 75, où il est diplômé en 1981. Dès l'année suivante, s'intéressant à l'action du temps sur les choses, il entame la construction d'une œuvre cohérente bien qu'aux multiples facettes. Dans un article signé par un certain Maurice Lapin et basé sur un entretien avec St. Sack, on lit : he has developed an unusual and sometimes bizarre approach to photography.
L'artiste aventure son objectif tout près d'objets anciens et fort de son inventivité ainsi que de virtuosité technique, il les éclaire d'une étonnante poésie, révélant la « mémoire chromosomique ».
Pour donner une idée de la variété des inspirations, cette sélection subjective parmi une vingtaine de thèmes traités
[ + brèves descriptions par St. Sack ] :
Cryptic Messages [ 1985-1987 ] Photographs of illegible inscriptions on gravestones transformed by time and destined for elimination.
Gestalt [ 1986-1988 ] Macrophotography of bird droppings in mud.
Illuminations [ 1990 ] Photography of burnt matches seen as totem poles human size or 3,50 meter high.
Time Machines [ 1990 ] Ancient clocks photographed as an architect would reproduce his model to scale.
Natural History / Ethnic Portraits [ 1993-1994 ] Photographs of the « phantoms » on the backs of engravings from Buffon’s Natural history. The grease of the inks have left a trace on the backside.
Landescapes [ 1995-1997 ] Reproductions of old stereographs perceived as panoramic dream states.
Keystones [ 2006 ] Photographs of prehistoric engraved slates from the collection of the National Museum of Archaeology, Lisboa.
Phantasmagoria [ 2005-2007 ] Macro photography of ancient magic lantern slides.
Flora Magica [ 2007-2009 ] Photographs from my alchemist herbarium.
Passions [ 2010-2011 ] Images of a trace of a crucifix left on a blue velvet.
Natural Paintings [ 2012 ] Photographs of « thin sections », slices of fossils.
Metal Mirror [ 1977
continual project ] Macro photography of ancient coins that have been buried between 10 to 20 centuries.

Pour ses Gargouilles [ Gargoyles, 1993-95 ]  Stephen Sack a photographié dans leur ensemble des cathédrales gothiques, sur pellicule noir et blanc. Les négatifs ont ensuite été explorés au microscope, à la recherche des gargouilles, détails
architecturaux qui se fondent dans le manque de résolution de la prise de vue et/ou dans la matière de l'émulsion photographique, « with the goal of capturing them alive in their world » [ St. Sack ].
Cette plongée dans la profondeur des images a donné naissance – renaissance – à des êtres fascinants, étranges revenants d'un passé lointain qui se matérialisent confusément dans les grains argentiques.
« Artistic forms that evoke forms of the unconscious from the deep chasms of the unknown », écrit à leur sujet Friedhelm Mennekes, prêtre, théologien allemand, promoteur d'art.
[ http://www.stephensack.com/the-essential-stephen-sack-in-5-minutes-2/ ]