1er triptyque - vitrine n°0
 
Descriptif des instruments
notes techniques, historiques et anecdotes

Cette première vitrine se veut une introduction aux suivantes...
Loupes et microscopes "simples" y côtoient des microscopes "composés" rudimentaires. Non pas les premiers de l'histoire mais un concept qui est très longtemps resté en vogue.

[ Les microscopes dits simples donnent une image agrandie au moyen d'une seule lentille ou mieux, un groupe de lentilles qui réduit l'aberration chromatique.
Dans le cas des microscopes composés, le grossissement est obtenu en deux étapes :  derrière l'objectif se forme une image agrandie, elle-même encore agrandie par l'oculaire. ]

À l'étage supérieur,

-  à gauche, la reproduction de bonne facture d'un petit instrument tels ceux que Antoni van Leeuwenhoek a fabriqués ;
-  des loupes simples; des "compte-fils"; des loupes dites achromatiques, à 2, 3, 4* lentilles fixes ;
-  d'autres loupes à plusieurs lentilles qui sont cette fois diversement combinables pour obtenir des grossissements variés ;
-  l'EmoScop / emoskop, petit instrument fabriqué par Seibert, à la fois télescope [ 2,5x ], loupe [ 5x, 10x, 15x ] et microscope composé [ 25x~30x ].

[ * Le prix de vente particulièrement bas de l'objet exposé - quelques euros - rend peu crédible une telle sophistication...
    Des triplets calculés et fabriqués dans les règles de l'art founissent déjà des images de grande qualité. ]


À l'étage moyen,

-  des microscopes de poche pour naturaliste, déclinés selon quelques variantes :
   · l'élément optique de certains est une lentille de Stanhope;
   · l'instrument du fond, à gauche, a une optique interchangeable et peut atteindre un rapport de 200x linéairement ;
   · d'autres microscopes sont associés à des statifs de conceptions diverses intégrant un miroir pour faciliter l'éclairage par transparence ;
-  par ailleurs deux "stylos" et un ancien instrument monté sur trépied = des microscopes composés, ceux-ci, conçus pour l'observation en lumière réfléchie ;
-  un autre stylo pouvant être utilisé comme télescope ou comme microscope selon qu'il est plus ou moins étiré [ plutôt un jouet ] ;
-  d'un tout autre genre, enfin, un microscope simple destiné à la dissection [ faute de place, exposé sans ses appuis pour les mains ].

À l'étage inférieur,


des microscopes composés :
-  plusieurs microscopes "à tambour", parfois appelés microscopes "chapelle" ou "à niche" ou désignés comme "microscopes de vigneron"
   [ autant d'allusions, bien sûr, à leur silhouette, leur base, une de leurs utilisations ].
   De tels instruments ont été abondamment produits en France et en Angleterre, pendant des décennies.
   Les fabrications françaises étaient réputées disposer d'une optique achromatique.
   Les modèles exposés ici diffèrent par leur taille et leur sophistication [ système de mise au point, platine, accessoires ].

   Il me semble que l'expression " à niche" convient davantage à ceux dont l'aspect cylindrique s'estompe à l'articulation du tube et de la base,
   comme le modèle rudimentaire, à l'avant plan, qui se distingue des autres
  


... et dont on trouve un écho dans cet article du
Journal of the Royal Microscopical Society, 1885. 
[ Merci à lecompendium.com ]

Note : il me paraît assez amusant que l'auteur voit
encore, dans cet objet, un microscope à tambour
[ "double tambour", certes, mais quand même ]
plutôt qu'y noter la présence d'une niche, voire reconnaître une esquisse de ce qui s'affirmera
comme la silhouette de l'instrument classique.


[ Ainsi se fait la transition vers le microscope
de Richebourg, présenté dans la vitrine voisine. ]
-  Tandis que derrière, à droite dans la vitrine, se trouvent deux microscopes d'une conception générale différente,
   que les anglophones appellent « French double pillar » en référence à l'architecture du support ;

   · celui en coffret porte la griffe Cerf, opticien du Roi, rue Montagne de la Cour.


Pour la petite histoire, cette famille serait liée à Van Cleef, pl. Vendôme.
    · Sur l'autre – d'un modèle le plus courant, produit pas divers fabricants – aucune marque n'est gravée ;
      toutefois, à l'intérieur du couvercle de son coffret [ non exposé ] est collée une étiquette à peine lisible P. Pedraglio Jeune - Nantes.
      Le nom Pedraglio est encore recensé à Nantes en 1932 [ source Geneanet ].
      Ont été produits sous ce nom, des longues-vues, paires de jumelles, thermomètres, baromètres, goniomètres... dont traces dans de multiples ventes aux enchères.
      L'antiquaire Philippe Glédel [ Fougères, France ] a vendu un baromètre signé sur le cadran Par Pedraglio Ingénieur Opticien à Nantes, estimé de la deuxième moitié du XVIIIe siècle.


Mais que vient faire ici Omar Sharif ?!  
Et le mystère ne s'arrête pas là... 
 -  Enfin, à l'avant plan, tout à droite, un coffret contenant des éléments – tubes et groupes de lentilles – qui peuvent être assemblés pour constituer soit un microscope, soit une lunette d'approche.


[ Plus tard, quelques informations supplémentaires... ]