Enfin, visible dans cette vitrine, une paire de quasi jumeaux, tous deux munis d'une platine qui s'incline très progressivement grâce à une vis, pour permettre une mise au point fine.
Ce concept pour le moins étonnant a été adopté pour la réalisation de divers microscopes anciens et plus récents.
Simple, efficace, oui... Mais seulement jusqu'à un niveau d'exigence relativement bas.
Sans doute est-ce devenu inconciliable avec les optiques modernes offrant une grande planéité de champ,
si longtemps souhaitée*, tant appréciée depuis qu'on en bénéficie.
Corrompre la perpendicularité de la préparation par rapport à l'axe optique paraît bien absurde.
* Alors que l'immersion homogène et l'apochromatisme ont été finalement mis au point
par Ernst Abbe, en 1877 et 1886, permettant aux « micrographes » [ microscopistes ] d'atteindre, dès le dernier quart du XIXe siècle, un pouvoir de résolution
proche de la limite théorique, ce n'est qu'en 1938 que sont apparus les premiers objectifs planachromatiques et planapochromatiques.
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> De ces deux petits microscopes, le vert s'est vendu en tant que jouet sous différentes marques, dont HF.
> L'autre, par contre, porte sur le côté de son pied en fer à cheval l'indication Schwarzkopf,
une marque de produits capillaires. D'après la notice de 12 pages A5 en allemand [ non exposée ] qui l'accompagne, c'est un "modèle B"
puisqu'il dispose d'une mise au point rapide par bouton et crémaillère, le "modèle A" étant décrit avec un simple tube coulissant.
Je ne pense pas que cela se voulait un jouet, offert en guise de cadeau promotionnel, par exemple. En effet, dans ladite notice
se trouve une documentation détaillée sur les composants du microscope, un peu de théorie optique et des explications
quant à différentes manières de préparer un cheveu en vue de son observation au microscope [ montage temporaire dans la glycérine,
montage définitif dans le baume du Canada ]... tandis qu'aucune autre observation n'est suggérée. S'ajoute à l'ensemble un numéro
de la revue Das Haar consacré à l'étude microscopique du cheveu et des dommages qu'il peut subir.
C'est daté de 1935.
Tout ceci laisse supposer que cet instrument était destiné aux délégués de la marque Schwarzkopf
et aux professionnels de la coiffure. Ses performances modestes [ grandissements de 60x, 120x, maximum 220x ] sont justifiés dans les brèves notes théoriques de la brochure,
et dans ces limites, la qualité répond aux attentes. Prestige de la marque oblige.
À noter que les montages sont préconisés entre deux lames "porte-objet"... ce qui s'avère pratique et que l'on peut considérer comme raisonnable
dans la plage des grandissements prévus.
Quant au système simpliste de mise au point fine, dans ce cas spécifique, pour peu que l'on dispose le cheveu à observer parallèlement à l'axe de basculement de la platine,
l'inconvénient est pratiquement nul. ;o)
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