À propos de

Robert Koch
L'humanité doit beaucoup à cet homme de science qui vécut en Allemagne de 1843 à 1910.
Avec Louis Pasteur, il est un fondateur de la bactériologie.

Il établit une méthodologie permettant de caractériser un agent pathogène avec rigueur [ les "4 postulats de Koch" ].
Il développa la culture pure des bactéries et mit au point des colorations avantageuses.

Après avoir, dans un premier temps, utilisé des tranches de pommes de terre bouillies placées dans un récipient stérile,
Koch mit au point des milieux nutritifs solides à base de gélatine, pour permettre l'isolement et la sélection des germes.
Née en 1850 à New York, Angelina Fanny Elishemius épousa Walther Hesse en Allemagne. Technicienne au côté de son mari, dans l'équipe de Koch, elle suggéra d'utliser l'agar-agar au lieu de gélatine.
Julius Richard Petri, assistant dans le laboratoire, inventa pour la cause la toute simple mais géniale boîte qui porte son nom... 

C'est dans cette ambiance bouillonnante que Friedrich Loeffler réussit, en 1884, à cultiver le bacille responsable de la diphtérie
[ révélé un an plus tôt par Theodor Klebs ], tandis que Karl Eberth avait découvert l'agent de la fièvre typhoïde en 1880. 

Koch expliqua sa technique avec force de détails dans une publication qui devint la "bible" des bactériologistes.

Quelques moments marquants :
>  en 1876, Koch démontre de façon décisive le lien de causalité entre une bactérie et l'anthrax [ la "maladie du charbon" ].
C'est dans ce contexte qu'il réalise les premières photomicrographies de bactéries, publiées en 1877.
En 1850, les Français Casimir Davaine et Pierre Rayer, dans le cadre de leurs invesigations sur le charbon, avaient remarqué des « bactéridies » dans le sang d'animaux atteints. L'Allemand Aloys Pollender y aurait déjà remarqué les corpuscules allongés l'année précédente, mais il ne publia ses observations que six ans plus tard. Le manque de reproductibilité de leurs expériences a entretenu le doute quant au fait qu'il s'agissait bien de l'agent pathogène de l'anthrax.
Koch, ayant réussi à cultiver le bacille, apporta des preuves convaincantes.
Bacillus anthracis allait devenir, dans ces premiers temps de la bactériologie, le microbe d'étude favori, tant il se prête facilement à l'expérimentation.
>  En 1882, il découvre l'agent de la tuberculose, ce qui lui vaut aussitôt une renommée internationale.
 
En 1920, l'Union internationale contre la tuberculose adopte la « croix de Lorraine » comme symbole de la lutte contre la maladie. L'usage de cet emblème se répand rapidement, avec quelques libertés malgré sa codification lors de la sixième conférence internationale de la tuberculose, en 1928 à Rome.
Par exemple sur le timbre-poste ci-contre [ de 1982 ] : la croix est noire alors qu'elle devrait être rouge et les bras horizontaux sont erronément de même longueur.
Autre approximation dans cette vue d'artiste : c'est Koch, à n'en pas douter, qui est représenté... mais en son temps, il n'y avait pas encore de microscope conçu comme le modèle dessiné ici. Un anachronisme, donc.

[ Les éditions philatéliques à la mémoire de Koch et de son œuvre sont très nombreuses. ]
>  En 1883~4, lors d'expéditions en Égypte puis en Inde, Koch identifie Vibrio cholerae, avec l'aide de ses assistants Gaffky et Fischer.
Filippo Pacini avait déjà remarqué en 1854 l'agent responsable du terrible choléra. Mais à l'époque, personne n'y a cru.
Koch, lui, persuade la communauté scientifique. Il confirme aussi le rôle de l'eau dans la transmission de la maladie.
Dans les années 1850, John Snow avait mis ce rôle en évidence à Londres, en constatant une corrélation entre la répartition des cas de choléra et les caractéristiques des réseaux de distribution d'eau.
En 1896, sollicité par les autorités coloniales, Koch se rend à Kimberley, en Afrique du Sud, et trouve le moyen d'enrayer une dévastatrice épidémie de peste bovine, bien qu'il ne puisse en observer le responsable [ un virus ].

Les apports essentiels de Robert Koch furent récompensés par le prix Nobel de physiologie ou médecine, en 1905.




Ces affiches en diverses langues annonçaient un film consacré à Robert Koch,
réalisé en 1939 par Hans Steinhoff, cinéaste allemand à la solde du IIIe Reich.



Les liens qu'on peut établir entre Robert Koch et le sujet central de ces pages, le microscope, sont multiples.
L'éminent chercheur eut bien sûr une utilisation intensive de cet instrument.
Il adapta à ses besoins, en les affinant, diverses techniques de coloration des préparations.
Il publia aussi les premières photomicrographies de bactéries.

Dans ses notes, il mentionne l'emploi d'objectifs à immersion fabriqués Hartnack, puis Seibert [ qu'il préfère pour la photographie ]...
Koch fut surtout un des premiers à bénéficier des avancées dues à Ernst Abbe :  condenseur, immersion "homogène", objectifs apochromatiques,
par l'utilisation de microscopes fabriqués chez Carl Zeiss qui en étaient la concrétisation  [ cfr commentaires relatifs à la vitrine n°2 ]
;
ce qu'attestent divers passages de sa correspondance, où Koch se réjouit de la qualité optique exceptionnelle de ces nouveaux instruments.
Comme par exemple, dans une communication à Carl Zeiss, en 1878 :
Mit Hilfe dieses Instrumentes ist es mir gelungen, nicht unwichtige Entdeckungen zu machen und, um was es mir hauptsächlich zu tun war, eins der schwierigsten mikroskopischen Objekte durch photographische Abbildungen weiteren Kreisen zugänglich zu machen.
[ Avec l'aide de cet instrument, j'ai réussi à faire des découvertes non sans importance et, ce qui me semblait primordial, à rendre l'un des plus difficles objets microscopiques accessible à des cercles plus vastes par le biais d'images photographiques. ]